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20 mai 2021

13 raisons de faire entendre votre voix pour une transformation de nos systèmes alimentaires

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En vue du prochain Sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires prévu en automne 2021 et d’autres grandes réunions internationales, SOS Faim rejoint l’appel lancé par IPES-Food pour que les gouvernements, la société civile, les entreprises et les consommateurs s’engagent dans une transformation profonde des systèmes alimentaires.

Les systèmes alimentaires dans le rouge

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Notre baromètre des agricultures familiales 2020 dresse un constat alarmant: nos systèmes alimentaires (1) sont dans le rouge ! Ils ne garantissent pas un accès équitable et pour tous, à une alimentation saine et durable. Aujourd’hui, il y a toujours 690 millions de personnes sous-alimentées dans le monde et 1,9 milliard sont en surpoids. 1/3 de la production mondiale de nourriture est gaspillée ou perdue.

Les impacts de la production alimentaire sur le climat et l’environnement sont considérables. L’agriculture est responsable de plus de 80% de la déforestation mondiale et nos systèmes alimentaires rejettent 29% des gaz à effet de serre et représentent jusqu’à 80% de la perte de la biodiversité.

« Nos systèmes alimentaires sont dans une impasse: se contenter de les développer davantage pour répondre à la demande globale croissante est totalement incompatible avec l’Accord de Paris sur le climat et de la Convention sur la diversité biologique, et les Objectifs de Développement Durable ». (2)

La pandémie de la Covid-19 a en outre, rendu encore plus visible les fragilités du modèle agro-industriel et la nécessité urgente d’oeuvrer à une transition vers des modes de production et de consommation plus durables et plus résilients.

Un sommet controversé

Le prochain sommet des Nations unies ambitionne d’obtenir des engagements mondiaux pour transformer les systèmes alimentaires. Il attire l’attention politique sur l’importance de rendre les systèmes alimentaires plus inclusifs et durables et constitue à ce titre une belle opportunité. Cependant, SOS Faim et d’autres organisations de la société civile s’inquiètent de l’orientation prise par la préparation du sommet en raison de sa gouvernance qui échoue à éviter les conflits d’intérêts, à assurer la transparence, et la prise en compte effective des voix des représentants des agricultures familiales et des personnes les plus vulnérables.

Si le besoin d’une transformation fondamentale de nos systèmes alimentaires et modèles agricoles semble aujourd’hui incontestable pour éradiquer la faim et soigner la planète, l’agroécologie et ses 13 principes doivent toutefois être au centre des débats de ce sommet et reconnus pour impulser ce changement.

13 raisons de faire entendre votre voix pour une transformation de nos systèmes alimentaires

13 principes agro-écologiques énoncés par un groupe d’experts de haut niveau sur la sécurité alimentaire (3) nous guident dans cette évolution des systèmes alimentaires :

  1. Recyclage. Utiliser de préférence les ressources renouvelables locales et fermer autant que possible les cycles de ressources en nutriments et en biomasse produisant du CO2.
  2. Réduction d’intrants (engrais, pesticides, etc.). Réduire ou éliminer la dépendance aux intrants achetés et accroitre l’autosuffisance.
  3. Santé des sols. Assurer et améliorer la santé et le fonctionnement du sol pour une meilleure croissante des plantes, en particulier en gérant la matière organique et en améliorant l’activité biologique du sol.
  4. Santé animale. Assurer la santé et le bien-être des animaux.
  5. Biodiversité. Maintenir et améliorer la diversité des espèces et les ressources génétiques, pour ainsi maintenir la biodiversité globale de l’agroécosystème (animaux, arbres, cultures, sol et eau)
  6. Synergies. Améliorer l’interaction écologique positive et la complémentarité entre les éléments de l’agroécosystèmes (agriculture-élevage, etc.)
  7. Diversification économique. Diversifier les revenus à la ferme en garantissant aux petits agriculteurs une plus grande indépendance financière et des opportunités de valeurs ajoutées tout en leur permettant de répondre à la demande des consommateurs.
  8. Co-création de connaissances. Améliorer la co-création et le partage horizontal des connaissances, y compris l’innovation locale et scientifique, en particulier par le biais des échanges entre agriculteurs.
  9. Valeurs sociales et régimes alimentaires. Construire des systèmes alimentaires basés sur la culture, l’identité, la tradition, l’équité sociale et entre les sexes, des communautés locales qui fournissent des régimes alimentaires sains, diversifiés, saisonniers et culturellement appropriés.
  10. Équité. Soutenir des moyens de subsistance dignes et solides pour tous les acteurs impliqués dans le système alimentaire, en particulier les petits producteurs alimentaires, sur la base du commerce équitable, de l’emploi équitable, et du traitement équitable des droits et propriété intellectuelle.
  11. Connectivité. Assurer la proximité et la confiance entre les producteurs et les consommateurs grâce à la promotion de réseaux de distribution équitables et courts et en réintégrant les systèmes alimentaires dans les économies locales.
  12. Gouvernance des terres et ressources naturelles. Renforcer les arrangements  institutionnels pour améliorer, y compris la reconnaissance et le soutien des agriculteurs familiaux, des petits exploitants et des producteurs alimentaires paysans en tant que gestionnaires durables des ressources naturelles et génétiques.
  13. Participation. Encourager l’organisation sociale et une plus grande participation à la prise de décision des producteurs et des consommateurs pour soutenir la gouvernance décentralisée et la gestion adaptative locale des systèmes agricoles et alimentaires.

Nous faisons tous partie d’un système alimentaire et chacun à son échelle peut agir pour contribuer à amorcer le changement dont nous avons besoin.

SOS Faim adhère à ces 13 principes clés et appelle les gouvernements, les  organisations, les entreprises et les consommateurs à rejoindre le nombre croissant de signataires pour faire entendre leur voix dans les discussions internationales sur les systèmes alimentaires.

Vous pouvez signer l’appel dès aujourd’hui en tant qu‘individu ou organisation/mouvement social/pays.

En savoir plus ? Consultez l’appel d’IPES Food

(1) Pour le Haut Panel d’Experts du Comité de la Sécurité alimentaire mondiale, le système alimentaire « est constitué de l’ensemble des éléments (environnement, individus, apports, processus, infrastructures, institutions, etc.) et des activités liées à la production, à la transformation, à la distribution, à la préparation et à la consommation des denrées alimentaires, ainsi que du résultat de ces activités, notamment sur les plans socioéconomique et environnemental ».

(2) Le baromètre des agricultures familiales 2020

(3) Les 13 principes sont tirés du rapport « Agroécological and other innovative approches » du Haut Panel d’Experts sur la sécurité alimentaire et nutritionnel mondiale.