17 juin 2025
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Du 16 au 26 juin 2025, Humundi a pris part aux négociations climatiques intermédiaires de l’ONU à Bonn (Allemagne) — un rendez-vous annuel crucial connu sous le nom d’intersessions de la CCNUCC. Organisées entre deux COP, ces rencontres visent à préparer les grandes décisions qui seront prises lors de la prochaine conférence climat, la COP30, prévue à Belém, au Brésil.
À cette occasion, François Grenade, notre responsable du plaidoyer, s’est mobilisé sur place aux côtés de nos partenaires pour défendre les droits et les priorités des communautés paysannes d’Afrique et d’Amérique latine, en première ligne face à la crise climatique, mais trop souvent ignorées dans les négociations internationales.
Les enjeux sont immenses : les systèmes alimentaires représentent un tiers des émissions mondiales de gaz à effet de serre, tandis que près de 4 milliards de personnes vivent de l’agriculture — et doivent s’adapter à des conditions climatiques de plus en plus extrêmes. Pourtant, malgré l’urgence, l’agriculture reste encore largement marginalisée dans les discussions multilatérales sur le climat.
À Bonn, un atelier s’est tenu dans le cadre du Sharm el Sheikh Joint Work on Agriculture. Son objectif : partager des approches holistiques pour renforcer l’action climatique dans l’agriculture et les systèmes alimentaires. Un espace s’est esquissé pour l’agroécologie, timidement reconnu par l’Union européenne, mais plus franchement mis en avant par le groupe des « Least Developed Countries » (49 pays du Sud global). Cette reconnaissance, bien que discrète, pourrait ouvrir la voie à une meilleure intégration de l’agroécologie dans les politiques climatiques futures. Mais ce Joint Work reste empêtré dans d’interminables discussions sur le processus, les objectifs et les modalités de coordination. Une inertie qui freine sérieusement sa capacité à produire des résultats concrets.
En parallèle, d’autres négociations tentent d’avancer, avec des conséquences possibles pour les systèmes alimentaires.
Humundi a pu participer activement au travail de plusieurs réseaux de plaidoyer, notamment Climate Action Network, dont nous sommes désormais membres. Ce réseau joue un rôle central de coordination pour la société civile. Nous avons également assisté au plaidoyer remarquable de notre partenaire panafricain Alliance for Food Sovereignty in Africa, qui œuvre sans relâche pour faire entendre la voix de l’agroécologie et défendre les agricultures africaines dans ces discussions.
Malgré ces dynamiques, l’ambiance générale à Bonn a été plombée par l’accord financier issu de la COP29 de Bakou, qui fixe un nouvel objectif de flux financiers internationaux à l’horizon 2035. Cet accord est largement perçu comme insuffisant et injuste par les pays du Sud global comme par la société civile. Il ne répond ni à l’ampleur des besoins, ni aux principes fondamentaux de justice climatique, qui supposent de reconnaître les responsabilités communes mais différenciées dans la crise climatique.
À cela s’ajoute une crise profonde du multilatéralisme, qui empêche tout compromis significatif. Résultat : les négociations s’enlisent… tandis que les températures continuent de grimper. Et selon les dernières données scientifiques, le seuil des +1,5 °C pourrait être franchi plus vite que prévu.
L’agroécologie commence timidement à se faire une place dans les discussions climatiques, portée notamment par les pays du Sud. Mais sans engagement politique fort, sans financement juste, et sans réelle volonté de coopération, les avancées resteront symboliques. Pendant que le climat s’emballe, nous n’avons plus le luxe d’attendre.