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22 août 2025

À Gaza, la faim est une arme de guerre : Humundi appelle la Belgique et l’UE à réagir 

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La situation humanitaire à Gaza atteint un niveau d’inhumanité insoutenable : ce 22 août, l’ONU déclare officiellement l’état de famine dans l’enclave. Les expert·e·s soulignent que cette famine est entièrement provoquée par l’homme et utilisée comme une arme de guerre, conséquence du blocus israélien, des restrictions imposées à l’aide humanitaire et des opérations militaires en cours. Face à cette crise humanitaire et à cette violation manifeste du droit international, Humundi, organisation engagée pour le droit à l’alimentation, lance un appel urgent à la Belgique et à l’Union européenne : il est plus que temps d’agir, de suspendre l’Accord d’association UE-Israël et de garantir un accès immédiat à l’aide alimentaire pour les Gazouis.

POURQUOI HUMUNDI PREND LA PAROLE

Chez Humundi, notre engagement est clair : lutter contre la faim, la pauvreté et les inégalités à travers des systèmes alimentaires durables et résilients. Cet engagement repose sur une conviction profonde : l’accès à l’alimentation est un droit humain fondamental, non négociable. C’est le fil rouge de nos actions dans plus de dix pays dans le monde, aux côtés de nos partenaires locaux, pour construire des alternatives agroécologiques viables en ce compris dans des contextes difficiles ou de conflits. 

Aujourd’hui, nous choisissons de prendre la parole publiquement, car ce qui se joue à Gaza dépasse l’horreur des chiffres :  la faim y est instrumentalisée comme arme de guerre. Cette réalité tragique frappe une population déjà fragilisée par des années de blocus, de pauvreté structurelle et de conflits.  

La famine qui sévit Gaza ne résulte pas d’un manque d’aide alimentaire disponible, mais de décisions politiques: les autorités israéliennes entravent l’acheminement de cette aide depuis des mois — et de façon encore plus dramatique ces dix dernières semaines.

Les souffrances, et les conséquences de la privation de nourriture que subissent les habitants et les habitantes de Gaza — en particulier les enfants — sont insupportables.

Utiliser la faim comme arme : une violation du droit international humanitaire

Depuis plusieurs mois, des rapports accablants se multiplient. Des organisations internationales, des agences des Nations unies et des experts alertent : le blocus de l’aide humanitaire, l’impossibilité pour la population d’accéder à la nourriture et l’utilisation délibérée de la faim comme instrument de guerre constituent des violations graves du droit international humanitaire et des droits humains.

Face à l’urgence à Gaza, une prise de parole nécessaire de la société civile

Depuis de longs mois, Humundi soutient les actions menées en faveur de la paix et pour faire respecter les droits humains par les coalitions dont nous sommes membres, notamment via le CNCD-11.11.11, coupole belge des ONG de développement. Mais la gravité de la situation actuelle— par son ampleur, sa médiatisation, la multiplication des témoignages de Gazaouis confrontés à la famine et la documentation de violations systémiques du droit international — nous pousse à réagir en notre propre nom.

Même si nous n’intervenons pas directement à Gaza, nous taire reviendrait à renier les valeurs et principes qui fondent notre engagement depuis toujours.

Gaza : la Belgique et l’Union européenne doivent agir

La Belgique tout comme l’Union européenne, entretiennent des relations diplomatiques et économiques avec Israël. À ce titre, elles disposent de leviers d’influence pour faire pression afin de garantir l’accès immédiat à l’alimentation pour les Gazaouis.

La Belgique et l’Europe ne peuvent laisser faire et doivent agir pour faire respecter le droit humanitaire et le droit international. François Grenade, responsable du plaidoyer chez Humundi en Belgique.

Nous appelons notamment à une révision de l’Accord d’association UE-Israël, comme l’ont récemment proposé les Pays-Bas. Cet accord, signé en 2000, comprend un article fondamental –  l’article 2 – qui stipule :

« Les relations entre les parties, ainsi que toutes les dispositions de l’accord lui-même, sont fondées sur le respect des droits humains et des principes démocratiques. » .

Aussi longtemps que les violations du droit international humanitaire à Gaza persisteront, le maintien de cet accord devient moralement et politiquement inacceptable. Il est temps que la Belgique adopte une position courageuse, en exigeant la suspension ou la révision de cet accord tant que le droit à l’alimentation des Gazaouis n’est pas garanti.