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28 septembre 2020

3 questions à François-Xavier Drouet, réalisation du documentaire « Le temps des forêts »

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le temps des forets 5 1000x563 1 - : 3 questions à François-Xavier Drouet, réalisation du documentaire "Le temps des forêts"

Pour les spectateurs qui n’ont pas encore vu le film, pourriez-vous nous en faire un rapide résumé ?
C’est un voyage, un état des lieux de la forêt française au 21ème siècle qui, en traversant plusieurs régions, dresse un parallèle avec les transformations qu’a pu subir le monde agricole au 20ème siècle.

Au cours des année 60, dans l’agriculture, il y a eu l’apparition de la mécanisation, de l’utilisation d’intrants, etc. Il y a eu un changement d’échelle totale. Tout cela est en train de se produire avec la forêt aujourd’hui. C’est ce que j’ai voulu raconter à travers ce documentaire.

Vous habitez sur le plateau des Millesvaches dans le Limousin. L’envie de faire ce documentaire vient-il du fait d’habiter dans une région où les forêts se font malmener ?
Exactement. Les monocultures d’arbres ont toujours été contestées, il y a toujours eu, dans toutes les régions, des résistances, notamment de la part du monde paysan qui voyait des terres agricoles disparaître au profit de monocultures. Il y a une résistance et beaucoup de colère de la part de la population du Massif central contre l’exploitation de la forêt. Au-delà du bouleversement du paysage, on voit également énormément de dégâts environnementaux très choquants.

C’est la parole des forestiers, des personnes qui travaillent réellement dans la forêt, dans la filière bois qui m’a intéressée. Ce film, je l’ai réalisé à travers le regard d’un habitant d’un territoire, c’est un point de vue de l’intérieur et je voulais donner la parole à ces gens qui vivent cette transformation au plus profond d’eux-mêmes. Soit parce qu’ils la subissent soit parce qu’ils l’encouragent.

Que vouliez-vous mettre principalement en avant avec ce documentaire ?

Ce que j’ai essayé de raconter dans mon film c’est le conflit entre deux conceptions du vivant, clairement. Les personnages dont je suis proche, et dont j’espère que les spectateurs se sentiront proches, ce sont les personnes qui travaillent en intelligence avec le vivant. Ce ne sont pas des naturalistes ou des activistes environnementaux. Ce sont des personnes qui sont là pour couper des arbres et récolter du bois, mais qui le font en s’appuyant sur les écosystèmes et sur les dynamiques naturelles, avec une connaissance très fine du vivant, plutôt qu’en niant les écosystèmes comme le fait actuellement le modèle dominant.

Retrouvez l’intégralité de l’interview en vidéo sur le site de SOS Faim