La revue Défis Sud publie UN DOSSIER SUR NOS 60 ANS

Celle qui est depuis de longues décennies appelée « la coopération au développement » est essentiellement apparue au 20^e siècle, après les indépendances des régions colonisées dans l’hémisphère Sud. En 2024, le monde a radicalement changé et les anciennes politiques de coopération laissent la place à une solidarité renouvelée.

Certains pays s’étaient libérés au 19^e siècle déjà, mais partout, la présence des anciens gouvernements colonisateurs du Nord restait visible. Ils étaient encore là pour aider au « développement », le plus souvent en suivant le modèle en vigueur dans leurs pays et largement à leur profit.

Progressivement, cependant, des organisations des sociétés civiles des Etats du Sud et du Nord commencèrent à proposer d’autres modèles, des formes alternatives et plus équilibrées de liens de solidarité entre les peuples. En Belgique, la genèse de ces organisations, qu’on appellera non-gouvernementales (0NG), remonte à 1964. Humundi (anciennement SOS Faim) en faisait partie dès cette époque.

Soixante ans plus tard, les débats autour de la décolonisation toujours inachevée n’en finissent pas d’animer l’engagement des jeunes qui rejoignent l’action des ONG comme Humundi. Le bien fondé de nos actions passées est parfois remis en question par les nouvelles générations, mais un dénominateur commun relie les « seniors et juniors » qui se côtoient au sein de nos organisations : le besoin de solidarité avec les pays du Sud global, avec les actrices et acteurs de changement où qu’elles et qu’ils soient. Ce besoin n’a pas disparu. Il est même plus nécessaire que jamais.

Dans ce mini-dossier, nous proposons une radioscopie des situations actuelles dans deux parties de continents où Humundi est active depuis des décennies : l’Amérique du Sud et l’Afrique de l’Ouest. Les contextes d’aujourd’hui ne sont pas reluisants, les impacts des changements climatiques sur l’agriculture, entre autres, sont très négatifs. Il faut résolument s’engager dans la voie des transitions agroécologiques, ne pas laisser tomber les bras et ne pas abandonner la solidarité.  Suivant les arguments que nous défendons dans nos articles, la solidarité n’est pas anachronique, sa réinvention est même plus que nécessaire, le passage de flambeau entre les générations doit avoir lieu. Sur la route, la solidarité nous a apporté de petites et de grandes victoires, partagées avec les organisations de la société civile d’Afrique et d’Amérique latine. Réinventant nos regards sur le monde et renouvelant nos engagements en les élargissant à de nouveaux enjeux. Au bout du temps long, la solidarité ne perd pas, elle gagne. Elle est le seul chemin possible pour relever les défis globaux et accélérer une transition globale de nos systèmes alimentaires.

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