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8 mars 2020

Au Sénégal, la recherche-action pour améliorer les droits fonciers des femmes 

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Aux quatre coins du monde, environ 80% des terres agricoles sont dirigées par des hommes : une histoire de femmes, confinées au deuxième rang par des politiques et des normes sociales peu dynamiques.

Le projet de recherche-action “Promotion d’une gouvernance foncière inclusive par l’amélioration des droits fonciers des femmes au Sénégal” essaye de combler ces inégalités. Le partenariat entre le think tank IPAR et le CNCR, le Conseil national de concertation et de coopération des ruraux, vise à créer un consensus politique autour de l’égalité des chances en matière foncière. Il bénéficie aussi de la collaboration de l’AgTER et de l’appui financier du CRDI (Centre de recherches pour le développement international).

Concrètement, que font-ils ? Les partenaires identifient des stratégies efficaces dans différentes zones agroécologiques du pays et réfléchissent aux moyens de les adapter aux spécificités zonales pour ainsi les répliquer à grande échelle. C’est notamment le cas des « quotas roses » : selon cette règle non écrite, 10% des terres aménagées dans la Vallée du Fleuve Sénégal sont allouées aux femmes.

Lancé en 2018, le programme a pour but la formulation d’une charte de gouvernance foncière sensible au genre. Au Sénégal, la loi est claire : en ce qui concerne la terre, hommes et femmes ont les mêmes droits ; mais, dans les faits, les paysannes ont souvent accès à la terre sans pour autant la contrôler. Le projet, qui cible les Niayes, le Delta du fleuve Sénégal et le Bassin arachidier, se donne alors pour mission de sensibiliser et appuyer les femmes dans l’obtention d’un titre de sécurisation foncière, notamment par la formation d’une équipe de parajuristes. Cela s’accompagne aussi d’un encadrement technique renforçant les capacités des bénéficiaires.

Grâce au projet, 28% des femmes interrogées à Toubacouta ont obtenu le précieux papier. « Depuis que j’ai un titre, je pourvois aux besoins de ma famille » témoigne Ndioufa, l’une des bénéficiaires.

Pour que les femmes participent davantage aux instances de décision et y affirment leur leadership et leur savoir-faire, il est nécessaire de les conscientiser sur l’enjeu que cela représente : un autre défi relevé par IPAR et CNCR, qui saluent une gouvernance concertée, éclairée et équitable du foncier.

Ce projet brise les rangs en nous livrant l’image d’une femme en première ligne dans la société et aux tables qui comptent : elle est légitime, elle est écoutée et sa voix compte.

Rédactrice : Dieyenaba Faye, volontaire

EN SAVOIR PLUS

Lire le numéro complet du Supporterres dédié aux femmes (mars 2020)