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2 octobre 2022

Augmenter la solidarité internationale malgré la crise !

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En Belgique, le secteur de la solidarité internationale manifestera ce 7 octobre en face du Ministère des Finances pour défendre l’Aide publique au développement (APD), malgré un contexte budgétaire particulièrement difficile.

Pour le secteur de la solidarité internationale en Belgique, la perte de moyens liés à l’inflation représenterait environ 13.5% des budgets qui lui étaient impartis pour la période 2022-2026.

L’enveloppe attribuée aux ONG (dénommée « la coopération indirecte ») constitue l’essentiel de ses moyens et n’est pas indexée en fonction de l’inflation.

L’Ukraine ne doit pas être un prétexte

Le gouvernement fédéral belge négocie actuellement le budget 2023 et les ONG belges affirment qu’il est primordial de demander au gouvernement qu’il concrétise ses engagements au lieu de les raboter sous prétexte du contexte difficile lié à la guerre en Ukraine.

Pour comprendre, il faut remonter dans le passé, il y a quasiment 52 ans, le 24 octobre 1970, quand les Nations unies ont adopté la Résolution 2626 (XXV) demandant aux pays dits « économiquement avancés » de s’engager à consacrer 0,7% de leurs richesses (de leur Revenu national brut – RNB) à l’Aide publique au développement (APD).

Les programmes de solidarité internationale n’ont jamais été aussi nécessaires

Depuis lors, plusieurs pays ont dépassé cet objectif (la Grande Bretagne, le Luxembourg, l’Allemagne, etc.), mais la Belgique en est loin : son APD ne représentait que 0,46% du RNB en 2021. Le gouvernement belge s’est engagé à maintenir le cap de la croissance de l’APD et à atteindre les 0,7% en 2030. Les ONG réclament que cet engagement soit inscrit dans la loi.

Intuitivement, l’on pourrait considérer comme naturel que la guerre en Ukraine et les crises économique et énergétique qui s’ensuivent, impliquent de se serrer la ceinture dans tous les secteurs, y compris dans celui de la coopération développement. Ce n’est pas l’avis des ONG et de SOS Faim. Nous considérons qu’il est essentiel de placer la solidarité internationale et l’impact socio-économique mondial de cette crise en tête de l’ordre du jour. SOS Faim souscrit donc à la déclaration de l’Acodev, une fédération 74 organisations de la société civile francophones, bilingues et germanophones actives dans la coopération au développement :

La situation se détériore partout et en particulier parmi les populations les plus pauvres et les plus vulnérables. Les programmes de solidarité internationale n’ont jamais été aussi nécessaires que ce soit pour répondre à des situations d’urgence (aide humanitaire) ou travailler durablement à la résilience de nos sociétés (coopération structurelle).
Les acteurs de la société civile et de la coopération non-gouvernementale, grâce à leurs partenariats avec des acteurs locaux en Belgique et dans les pays du Sud, sont un rouage essentiel pour la mise en oeuvre de programmes de solidarité internationale. La société civile tant au Nord qu’au Sud est menacée par l’inflation et doit être soutenue afin qu’elle puisse poursuivre ses missions.

L’Acodev rappelle également que si en Belgique, l’inflation serait de 9.4% en 2022,  « dans la plupart des pays à faibles revenus, ce taux dépasse largement les 15% » et que cela provoque l’appauvrissement de nombreux segments de la population à travers le monde, les inégalités se creusent et l’extrême pauvreté s’accroît. »

Dans ces conditions , nous considérons que « les crises globalisées à répétition et l’inflation actuelle nécessitent une solidarité internationale renforcée. Cela passe par le respect des engagements internationaux de la Belgique et le refinancement de l’aide publique au développement belge par l’Etat (0,7% du RNB) ».

Pour plus d’infos sur les revendications : Raphaël Maldague <rm@acodev.be>

À lire : Le dernier rapport du CNCD sur l’APD

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