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12 décembre 2022

COP27 : l’alimentation et l’agriculture restent négligées

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Alors que le secteur de l’agriculture et l’alimentation émettent plus d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, ces sujets peinent à trouver leur place dans les négociations internationales sur la lutte contre le climat. A l’heure actuelle, 3 % des financements publics pour le climat seulement sont dévolus au secteur.

Pour la première fois dans l’histoire de la Conférence des parties (COP) sur le climat, une journée spéciale a été dédiée à l’adaptation de l’agriculture et des systèmes alimentaires lors de la COP27 qui a eu lieu en novembre dernier. L’un des enjeux était de marquer  l’aboutissement des dialogues de Koronovia, un processus lancé en 2017 lors de la COP23 pour envisager la place de l’agriculture dans les négociations climatiques internationales.

Lors de cette journée inédite, 13 pays – incluant la Belgique – ont adopté une initiative baptisée « Agriculture Breakthrough », visant à faire de l’agriculture durable et résiliente au changement climatique l’option la plus attrayante et la plus largement adoptée par les  agriculteurs.trices du monde entier d’ici 2030

Parmi les actions prioritaires, la nouvelle initiative « Alimentation et Agriculture pour une transformation durable (FAST) » a été lancée par la Présidence égyptienne de la COP27. Celle-ci a pour but de fournir des niveaux plus élevés de financement climatique aux agriculteurs.rices dans les pays en développement.

Néanmoins, diverses associations regrettent que la mise en avant de solutions technologiques ait pris le pas sur la réflexion sur l’organisation des systèmes alimentaires. Plutôt que de discuter des déséquilibres de pouvoir dans ces systèmes, ce sont des discussions sur l’innovation et des questions d’efficacité qui ont primé lors de la COP27. Si les thématiques d’agriculture et d’alimentation venaient à s’inscrire durablement dans les travaux de la COP, il faudrait alors infléchir cette orientation, éloignée des préoccupations et réalités de 95% des agriculteurs.trices dont les exploitations font moins de 5 hectares et qui sont les premières victimes de la faim.

Cet article est tiré du Supporterres de décembre 2022 « Interdits ici. Exportés là-bas. Mortels partout »