13 mars 2025
JAGROS 2025 : Agir pour une agriculture juste et durable
Lire la suite20 décembre 2022
A la COP 27, en novembre dernier, pour la première fois, une journée spéciale a été dédiée à l’adaptation de l’agriculture et des systèmes alimentaires au réchauffement climatique.
Alors que les secteurs de l’agriculture et de l’alimentation émettent plus d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, cette problématique a longtemps peiné à trouver sa place dans les négociations internationales sur le climat. Jusqu’à présent, à peine 3 % des financements publics pour le climat sont consacrés à la transition agricole et alimentaire.
Mais, mieux vaut tard que jamais, à la COP 27, 13 pays – incluant la Belgique – ont adopté l’initiative « Agriculture Breakthrough » visant à faire de l’agriculture durable et résiliente au changement climatique l’option la plus attrayante et la plus largement adoptée pour les agriculteurs.trices du monde entier d’ici 2030.
Parmi les actions prioritaires, la nouvelle initiative « Alimentation et Agriculture pour une transformation durable (FAST) » a été lancée par la présidence égyptienne de la COP27. Celle-ci a pour but de fournir des niveaux plus élevés de financement climatique aux agriculteurs.rices dans les pays en développement.
Néanmoins, diverses associations craignent que ces initiatives mettent en avant des solutions technologiques aux dépens de la réflexion sur l’organisation des systèmes alimentaires. Plutôt que de discuter des déséquilibres de pouvoir dans ces systèmes, ce sont des discussions sur l’innovation et des questions d’efficacité qui ont primé lors de la COP27.
Le mois passé, avant l’entame de la COP 27, nous avons présenté les points de vue de deux partenaires de SOS Faim sur ces questions qui ont trait à l’agriculture et au climat : la branche ougandaise de de l’AFSA (Alliance for Food Sovereignty in Africa) et la Plateforme bolivienne contre le changement climatique. Nous disposons à présent du bilan qu’ils tirent de leur participation à la COP 27.
La communauté internationale de négociation sur le climat a une fois de plus mis de côté les voix des petits agriculteurs africains lors de la COP27 en Égypte. Les appels des agriculteurs en faveur d’un passage à l’agroécologie comme choix évident pour une action climatique et une résilience à faible coût n’ont pas été entendus.
Les rétropédalages sur les engagements précédents en faveur de l’objectif de 1,5°C et de la réduction de l’utilisation des combustibles fossiles, allant jusqu’à présenter le gaz fossile comme une « source d’énergie à faible émission », inquiètent particulièrement l’AFSA.
Si la décision de la COP27 sur l’agriculture a renforcé la compréhension du rôle massif de l’alimentation et de l’agriculture dans les émissions de gaz à effet de serre, elle n’a pas permis de développer des actions concrètes de mise en œuvre.
Au lieu de l’action transformatrice urgente requise pour faire face à la crise climatique, nous nous retrouvons avec de vagues engagements et des promesses d’investir dans des systèmes alimentaires « climato-intelligents » en Afrique. Nous ne résoudrons jamais la crise climatique avec l’état d’esprit qui l’a provoquée. Nous avons besoin d’une transition juste qui nous éloigne de l’agriculture industrielle à fortes émissions, des monopoles des systèmes alimentaires des grandes entreprises et des fausses solutions climatiques, pour nous orienter vers l’agroécologie.
La Plateforme contre le changement climatique estime que l’inclusion d’un fonds financier pour les pertes et les dommages sauve un l’accord :
Il s’agit d’une première étape dans un processus visant à rectifier l’injustice systémique à l’égard de milliards de personnes, en particulier dans les pays du Sud, qui sont les moins responsables, mais qui sont en première ligne de la crise climatique. Ceux qui subissent les effets dévastateurs du climat – inondations, sécheresses, ouragans et élévation du niveau de la mer – auront l’espoir que leur droit d’accès à l’aide sera respecté (…) avec la création d’un nouveau Fonds pour les pertes et dommages, la COP27 a envoyé un coup de semonce aux pollueurs pour leur faire comprendre qu’ils ne peuvent plus s’en sortir avec la destruction du climat. Désormais, ils devront payer pour les dommages qu’ils causent et devront rendre des comptes aux personnes qui sont confrontées à des ouragans gigantesques, à des inondations dévastatrices et à la montée du niveau des mers. Les pays doivent maintenant travailler ensemble pour faire en sorte que le nouveau fonds puisse devenir pleinement opérationnel et répondre aux besoins des personnes et des communautés les plus vulnérables qui subissent le plus gros de la crise climatique.
Mais tout comme l’AFSA , la Plateforme bolivienne regrette que le document final ne comporte pas d’avancées majeures et que la limite de 1,5°C soit assouplie, exigeant une plus grande ambition de la part des parties.
A lire :
Point de vue de la Plateforme bolivienne
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