13 mars 2025
JAGROS 2025 : Agir pour une agriculture juste et durable
Lire la suite17 juin 2022
Avec l’appui de l’APROFEL, la Fédération provinciale des organisations paysannes du Kongo Central militait depuis sept ans pour un transfert de terres inexploitées au profit des communautés locales.
De nombreuses parcelles de terres exploitables sont en effet laissées totalement à l’abandon suite à la zaïrianisation, qui visait à nationaliser les entreprises étrangères, et au déclin économique qui s’en est suivi. Le gouvernement congolais souhaitait vendre ces terrains à des acteurs privés. Mais des organisations paysannes trouvaient plus juste de les voir réaffectées à la communauté paysanne congolaise.
Nous sommes même allés à Washington devant la Banque Mondiale pour défendre ce projet et avoir accès à ces concessions. Après des années de bataille, nous avons enfin acquis ces terres !
Espérance Nzunzi, Présidente d’APROFEL et de la CONAPAC (Confédération national des producteurs agricoles du Congo).
Plus de 1000 hectares de terres ont ainsi été transférés par le gouvernement provincial aux paysan.ne.s de Lukula. Mais le combat continue pour que les petits producteurs puissent, à terme, devenir propriétaires de leurs terres : pour l’instant, ils ne jouissent que d’un simple droit d’usage pour une durée de 10 ans. Pour cela, il faudra notamment améliorer la relation entre les exploitants agricoles et les concessionnaires de terres agricoles et accompagner les producteurs dans leur recherche de crédits fonciers.
Alors qu’en Belgique, 600 000 personnes ont recours à l’aide alimentaire contre 100 000 dans les années 2000, l’idée de mettre en place une sécurité sociale de l’alimentation fait son chemin. Un tel dispositif permettrait de faire financer, par la collectivité et le paiement d’une cotisation proportionnelle au revenu, l’accès à une alimentation durable, saine et de qualité.
Deux pistes existent : le versement de 150 € par mois à utiliser exclusivement auprès de producteurs conventionnés selon des critères définis collectivement. Ou le versement de 100 € sur ce modèle et l’utilisation des 50 € restants pour financer la mise en place de politiques publiques alimentaires durables, comme, par exemple, l’achat de terres ou la mise en place d’un « salaire paysan ».
Mais la dimension démocratique qui sous-tend le dispositif est tout aussi essentielle : c’est parce que tou.te.s les concerné.e.s sont autour de la table pour décider de ce qu’ils.elles veulent produire et manger que cette alimentation pourra être saine et durable tout en permettant aux agriculteurs.trices de vivre dignement de leur travail.
Des voix en Belgique se sont saisies du sujet, tant dans la société civile qu’au niveau politique, pour faire avancer le droit à l’alimentation mais également contribuer à changer le système alimentaire en profondeur. Soutenons-les !
Rédigé par Géraldine Higel.
Cet article est issu du numéro de Supporterres « Manger, c’est supporter ! ».