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Lire la suite1 juin 2019
– SUPPORTERRES N°8 / Juin 2019 –
L’AOPEB (Associación de organizaciónes de productores ecológicos de Bolivia) est une association bolivienne qui regroupe des organisations paysannes de producteurs biologiques. Née en 1991, l’AOPEB est aujourd’hui un mouvement national qui compte 70.000 producteurs et 85 organisations membres.
L’AOPEB a pour mission la promotion et le développement d’une agriculture biologique. L’association accompagne les petits producteurs actifs dans les secteurs de l’agriculture, l’élevage, la pêche et l’agroforesterie.
L’appui de l’AOPEB se fait à différents maillons de la chaine depuis la production en passant par la transformation jusqu’à la commercialisation.
Concrètement, l’AOPEB propose à ses membres plusieurs services :
Les formations de l’AOPEB prennent la forme d’écoles qui proposent une approche très pratique. Des champs écoles permettent de tester des techniques d’agroforesterie. Il s’agit d’un système qui mise sur la cohabitation et l’interaction sur un même terrain de plantations ligneuses (arbres, arbustes…) avec des cultures agricoles ou des animaux.
Demetrio, agronome de l’AOPEB analyse la santé des plants de café sur la parcelle d’une membre.
Analyse et préparation des sols, production de compost biologique, calcul du degré d’ombre, mise en place de haies vives sont autant d’apprentissages transmis. Ces pratiques s’intègrent toujours dans un travail de sensibilisation plus large à l’intérêt environnemental de l’approche agroforestière.
L’école des femmes leaders propose des ateliers sur l’estime de soi et les droits destinés aux femmes.
Pour assurer le suivi technique, l’AOPEB dispose d’ingénieurs qui accompagnent les producteurs pendant les premières années.
L’action de l’AOPEB est donc à la fois environnementale, sociale et économique :
Dans ce sens, l’AOPEB travaille également à la mise en place de systèmes participatifs de garantie (SPG) qui sont des certifications mises en place sur un mode participatif car elles font intervenir les producteurs et les consommateurs qui s’accordent sur des critères importants pour eux de qualité et de normes de production, de distribution, de prix, etc. Une façon pour les producteurs de se réapproprier la certification et pour les consommateur d’avoir une garantie de produits de qualité.
Edgar Alanoca, ingénieur agronome au sein de l’AOPEB : « Un producteur peut être résistant au changement. Il veut comprendre ce qu’il va gagner. Au niveau de l’AOPEB, nous sensibilisons à l’intérêt de l’agroforesterie en termes de diversification des revenus et donc de rentabilité financière de l’exploitation. L’agroforesterie permet d’introduire des cultures vivrières à court terme comme le maïs, le haricot ou le piment. L’introduction d’espèces comme le bananier est aussi intéressante pour satisfaire les besoins de la famille ou compléter ses revenus. Une fois qu’il a atteint une certaine taille, le bananier offre aussi un bon niveau d’ombrage, contribue à maintenir une humidité au sol. La décomposition des feuilles maintenues comme couvert végétal au sol participe aussi à l’enrichir. »
Ana Vera Quispe, productrice de café : « Le café donne une récolte annuelle, l’objectif pour moi serait d’avoir d’autres cultures pour diversifier mes revenus. Nous faisons face à beaucoup de maladies, nous devons identifier les variétés résistantes, pour cela nous avons besoin de l’appui de l’AOPEB. »
Moïse Perez Soliz gagnant du concours Exki reçoit la somme de 35.000 bolivianos, soit 4544 euros pour mettre en place son projet de pépinière.
Afin de stimuler l’esprit d’entreprise des jeunes et de leur donner les moyens de mettre en œuvre leurs idées, Exki a lancé un concours auprès des jeunes producteurs. Dans un premier temps, les participants ont identifié un projet et constitué un plan d’affaires. Onze jeunes ont participé au concours et trois d’entre-deux ont été primés. Ils ont reçu l’équivalent de 4500, 3500 et 1500 euros en matériel et recevront une assistance technique de l’AOPEB pour la mise en œuvre de leur projet.
Les trois projets gagnants ont été sélectionné en fonction de leur viabilité économique, de leur impact social et économique pour la zone et de la qualité de la gestion de leurs parcelles de café en agroforesterie.
Les trois projets gagnants sont :
1/ Création d’une pépinière en vue de commercialiser des plans de café et des espèces forestières auprès des producteurs de la région ;
2/ Un « jardin agroécologique » avec des espèces fruitières et vivrières destinées au marché local ;
3/ Production et commercialisation d’intrants biologiques (engrais et fertilisants organiques, etc.)
Lire le numéro complet du Supporterres n°8 de juin 2019.
https://www.sosfaim.be/agroecologie-que-fait-sos-faim-concretement/