Agir avec nous

image
Nos articles > Les GASAP : Graine de résilience

14 juillet 2020

Les GASAP : Graine de résilience

icone

Pendant le confinement, au Nord comme au Sud, la demande pour les ventes directes de produits locaux a explosé. Simple envie de fuir les files des supermarchés, nécessité ou véritable changement de comportement, il est trop tôt pour le dire. Une certitude cependant : ces réseaux portent en eux les germes de la résilience. Immersion au cœur d’un GASAP bruxellois qui ne connaît pas la crise.

Les RadisKaliens ont choisi de se réapproprier leur alimentation, de s’affranchir des multinationales et des intrants. De savoir ce qu’ils mangeaient et d’être fiers de ce qu’ils produisaient : un choix à contre-courant du modèle agricole dominant, de l’hyperspécialisation et des échanges non raisonnés. Un nom de brassicacées anarchistes qui unit un jeune trio d’agriculteurs bruxellois à des citoyens désireux de les soutenir dans leur démarche agroécologique. Ensemble, ils ont conclu un contrat qui engage les mangeurs à souscrire un abonnement d’un an en échange d’un panier hebdomadaire de produits locaux, bio et de saison. Pour Aurélien, maraîcher au sein de la coopérative RadisKale, c’est un gage de stabilité et la garantie que la production sera vendue et à un prix correct. Pour les mangeurs, c’est l’assurance de disposer chaque semaine de produits frais et variés. Une aubaine en période de crise.

Mais un GASAP crée aussi du lien. Les RadisKaliens se retrouvent chaque semaine à la Kantine du canal à Bruxelles. C’est l’occasion de récupérer leurs paniers, de passer un bon moment et de discuter. Des échanges qui permettent aussi de cheminer vers un mode de vie plus durable et parfois de s’organiser. Car un GASAP, c’est un collectif autogéré. Les plus investis gèrent la comptabilité, la communication ou l’organisation. Les autres aident trois à quatre fois par an à la confection des paniers. Ici pas de contrainte étouffante. Tout se fait avec flexibilité et solidarité : de réels atouts. Car comme le souligne Aurélien pendant la crise « rien n’a changé ». Face aux mesures de sécurité et à la perte de leur lieu de permanence, les gasapiens se sont adaptés. Cette capacité d’adaptation, couplée à la réduction de la dépendance extérieure, fait la force du circuit court. En l’associant aux échanges internationaux raisonnés, à l’agroécologie, à la volonté de consommer différemment et de soutenir une agriculture durable, on crée un modèle résilient capable de répondre aux crises et aux défis alimentaires.

Article issu du « Supporterres n°12 »