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30 mars 2022

Pour des politiques commerciales plus justes et plus durables

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Les politiques commerciales façonnent nos systèmes alimentaires de manière radicale. En l’absence d’une « exception agricole » forte qui attribuerait un statut particulier au commerce des produits alimentaires de base, s’appliquent, pour l’essentiel, les règles générales du commerce international fondées sur la croyance dans les vertus du libre-échange et le principe sous-jacent d’avantages comparatifs pour lesquels chaque région devrait se spécialiser.

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Aujourd’hui, les règles en vigueur sont issues des négociations menées à l’Organisation Mondiale du Commerce et dictées par un agenda centré sur les intérêts européens et étatsuniens, deux régions du monde qui ambitionnent d’exporter leurs productions agricoles. Dans le même objectif, l’Union Européenne signe aussi une série d’accords de libre-échange bilatéraux avec des pays ou des régions afin d’accélérer les échanges. Par exemple, l’accord avec le Mercosur ne vise pas seulement à accroître les exportations européennes mais aussi à garantir l’accès à des protéines végétales abondantes pour soutenir l’industrie européenne de l’élevage intensif.

Résultat de ces politiques : un jeu de dupe, où les barrières tarifaires et non tarifaires aux échanges sont réduites mais essentiellement au profit des industries agro-alimentaires soutenues par diverses subventions. Les pays d’Afrique n’ont pas les capacités financières de soutenir leurs agriculteurs.trices et plus l’autorisation de les protéger ou seulement via l’activation de clauses pas toujours aisées à mobiliser. Et dans certains pays, le choix des autorités politiques de privilégier les populations urbaines dépendantes des importations alimentaires à bas coûts au détriment des populations rurales afin d’acheter une certaine paix sociale accroît cette tendance.

Loin de contribuer au développement de systèmes alimentaires durables, et encore moins à soutenir les agricultures familiales, le système commercial actuel freine les initiatives politiques et sociales des acteurs de la transition en Belgique, en Europe et dans les pays où SOS Faim travaille comme le Sénégal ou le Pérou. Mettre en concurrence des agriculteurs.trices de contextes si différents à travers le libre-échange contraint le développement des initiatives de commercialisation de produits locaux et nuits au développement de marché territoriaux.

Pour SOS Faim, les règles du commerce pourraient être un puissant levier de changement potentiel si on les réformait fondamentalement :les barrières tarifaires peuvent servir à lever des ressources pour soutenir les paysan.ne.s; les taxations carbones peuvent orienter les pratiques vers plus de durabilité et soutenir les populations  les plus vulnérables en finançant des systèmes de protection sociale ; une révision des mécanismes de subvention peut permettre de soutenir la transition agroécologique et réduire les inégalités dont sont victimes les petits producteurs.trices en Europe et ailleurs.

Rédaction Benoit De Waegeneer, coordinateur du service information.

POUR EN SAVOIR PLUS

Cet article est issu du Supporterres « Vendre à prix juste »