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6 juin 2018

Quand agriculture rime avec développement

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Mama Kor est un jeune sénégalais originaire de Diossong, communauté située dans la région de Fatick à l’ouest du pays. Après avoir étudié et travaillé à Dakar, il décide de revenir au village au coeur du Bassin arachidier. Mama Kor y cultive du riz, du maïs, du mil et de l’anacarde (noix de cajou).

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Mama Kor, 32 ans, 3 enfants et déjà entrepreneur agricole.

Mama Kor est membre de la Fédération des Planteurs et Producteurs d’Anacarde : « Appartenir à une structure me permet de m’améliorer via le partage de connaissances. ». Ce qui caractérise Mama Kor, c’est son esprit d’entreprendre. Une fois sa production récoltée, il collabore avec le groupement de femmes du village en charge du décorticage. Son dynamisme l’a amené à sortir du village pour identifier lui-même des marchés pour commercialiser sa production. Il maîtrise ainsi sa filière.

Interrogé sur sa vision de l’agriculture, il répond tout de go : « L’agriculture est à la base de tout développement. Pour qu’un pays soit dit « développé », son gouvernement se doit d’assurer à la population un accès à l’éducation, à la santé et aux denrées alimentaires. Tout cela passe par une bonne alimentation, elle-même générée par l’agriculture ».

Mais alors, comment expliquer l’exode rural des jeunes ?

Selon Mama Kor, cet exode massif des jeunes est lié au manque d’accès aux (in)formations en milieu rural. Il s’explique : « les jeunes ne connaissent pas le système parce qu’on ne leur laisse pas la place ». Interrogé sur sa prospérité, il explique que son père lui a transmis les terres familiales de son vivant. Aujourd’hui, avec ses deux frères, ils exploitent cinq hectares. Ils gèrent ensemble l’exploitation familiale, contrairement à d’autres jeunes utilisés comme aidant ou main-d’oeuvre.

Mama Kor pointe une autre difficulté : le manque de partenaires commerciaux et d’unités de transformation au sein du pays : « Le Bassin arachidier ne compte qu’une seule usine, ce qui signifie que la majorité des récoltes sont envoyées à Dakar pour être transformées avant d’être exportées à travers le continent, alors qu’une usine locale permettrait de créer de l’emploi et de maintenir les jeunes en milieu rural.»

Heureusement, certains acteurs comme le PDIF (Programme de Développement Intégré de Fatick) soutenu par SOS Faim, l’IRD (ONG internationale Relief and development) ou encore USDA (département américain pour
l’agriculture) pallient le manque de soutien étatique.

Rédaction : Clara Deghilage, volontaire

 

EN SAVOIR PLUS

Cet article est tiré du Supporterres n°4 de juin 2018 « Jeune & agriculteur : une équation possible ? ». Pour en savoir plus, découvrez le numéro complet.