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28 juin 2021

SOS Faim engagée pour des systèmes alimentaires durables

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Cover NOTRE REGARD SUR - : SOS Faim engagée pour des systèmes alimentaires durables

De décembre 2019 à mars 2020, SOS Faim a mené une démarche de prospective afin de nourrir sa réflexion stratégique. Ce travail a permis de dégager cinq scénarios possibles pour les systèmes alimentaires à l’horizon de 2060 et, en regard, une vision de la situation souhaitée poursuivie par SOS Faim.

SCÉNARIO 1 « LE CHANGEMENT D’ÉCHELLE ».

La trajectoire reste la même qu’aujourd’hui, provoquant l’effondrement. Besoins non  satisfaits, repli sur soi, épidémies et insécurité deviennent la norme. Puis, des dynamiques  locales se recréent et une nouvelle forme de coopération entre territoires  voisins voit le jour. Polyculture, circuits très courts et pratiques agroécologiques  s’imposent.

SCÉNARIO 2 « LE RÉÉQUILIBRAGE JUSTE ».

L’alimentation saine est reconnue comme un bien commun et des politiques volontaristes  sont mises en place en faveur d’agricultures durables. L’ensemble des acteurs s’alignent progressivement, permettant ainsi aux agriculteurs de percevoir des revenus décents et  aux consommateurs de pouvoir payer un prix juste pour des denrées de qualité.

SCÉNARIO 3 « L’ÎLE HEUREUSE ».

Les Etats se replient et se reconfigurent autour des ressources naturelles selon un modèle agricole bio-intensif. Ces Etats sont soit totalitaires et nationalistes soit gouvernés par une oligarchie maîtrisant les ressources et la technologie. Les échanges entre Etats sont rares ou conflictuels, l’isolationnisme aggravant les inégalités d’accès aux ressources.

SCÉNARIO 4 « AUSTRAHAÏTI ».

Le dérèglement du climat s’accélère provoquant la disparition de l’Etat au profit d’îlots  locaux démocratiques, dictatoriaux ou spirituels qui s’affrontent pour les ressources. Le retour de pratiques traditionnelles durables coexiste avec le développement de la  production agricole en laboratoire. La consommation est locale et le prix des denrées  augmente notablement.

LE CINQUIÈME SCÉNARIO EST L’INACCEPTABLE : concentration autour des villes, robotisation de l’agriculture et disparition des paysans avec des multinationales qui contrôlent l’agriculture et l’alimentation, colonisent et se réservent les terres pour répondre aux besoins de la population mondiale.

LA VISION À L’HORIZON 2060

Au regard de ces possibles et des enjeux qui en découlent, SOS Faim a dessiné pour elle  quatre buts ultimes :

Des systèmes alimentaires durables, équitables et empreints de justice sociale, du local au global qui puisse nourrir la population mondiale dans le respect et la préservation de  l’environnement et de la biodiversité.
La volonté de rendre leurs lettres de dignité aux agriculteurs, c’est-à-dire l’accès à la terre et à l’alimentation, conformément à la Déclaration des Nations-Unies pour les droits des paysans.

La compréhension du terrain, génératrice d’une approche éthique de la justice sociale, y  compris la contribution à l’élaboration et à la mise en œuvre de normes morales et  juridiques nationales et internationales ;

Le renforcement mutuel des sociétés civiles du Nord et du Sud pour être acteurs de la  transition par l’économie sociale et solidaire.

Le défi alimentaire des paysans est bien connu : comment nourrir l’humanité en  ménageant la planète et ses ressources ? Face à ce challenge, les ONG sont au  premier rang. Gardiennes de la justice sociale, elles sont les observatrices et actrices des  transformations actuelles et futures. Citoyennes parmi les citoyens, les ONGs et SOS Faim se veulent passeuses de mondes.

POUR EN SAVOIR PLUS

Découvrez en détail ce travail de prospective réalisé par SOS Faim.

Cet article est tiré du Supporterres n°16 « Mieux produire, mieux se nourrir. Pour des systèmes alimentaires durables. »