13 mars 2025
JAGROS 2025 : Agir pour une agriculture juste et durable
Lire la suite28 juin 2021
De décembre 2019 à mars 2020, SOS Faim a mené une démarche de prospective afin de nourrir sa réflexion stratégique. Ce travail a permis de dégager cinq scénarios possibles pour les systèmes alimentaires à l’horizon de 2060 et, en regard, une vision de la situation souhaitée poursuivie par SOS Faim.
La trajectoire reste la même qu’aujourd’hui, provoquant l’effondrement. Besoins non satisfaits, repli sur soi, épidémies et insécurité deviennent la norme. Puis, des dynamiques locales se recréent et une nouvelle forme de coopération entre territoires voisins voit le jour. Polyculture, circuits très courts et pratiques agroécologiques s’imposent.
L’alimentation saine est reconnue comme un bien commun et des politiques volontaristes sont mises en place en faveur d’agricultures durables. L’ensemble des acteurs s’alignent progressivement, permettant ainsi aux agriculteurs de percevoir des revenus décents et aux consommateurs de pouvoir payer un prix juste pour des denrées de qualité.
Les Etats se replient et se reconfigurent autour des ressources naturelles selon un modèle agricole bio-intensif. Ces Etats sont soit totalitaires et nationalistes soit gouvernés par une oligarchie maîtrisant les ressources et la technologie. Les échanges entre Etats sont rares ou conflictuels, l’isolationnisme aggravant les inégalités d’accès aux ressources.
Le dérèglement du climat s’accélère provoquant la disparition de l’Etat au profit d’îlots locaux démocratiques, dictatoriaux ou spirituels qui s’affrontent pour les ressources. Le retour de pratiques traditionnelles durables coexiste avec le développement de la production agricole en laboratoire. La consommation est locale et le prix des denrées augmente notablement.
LE CINQUIÈME SCÉNARIO EST L’INACCEPTABLE : concentration autour des villes, robotisation de l’agriculture et disparition des paysans avec des multinationales qui contrôlent l’agriculture et l’alimentation, colonisent et se réservent les terres pour répondre aux besoins de la population mondiale.
Au regard de ces possibles et des enjeux qui en découlent, SOS Faim a dessiné pour elle quatre buts ultimes :
Des systèmes alimentaires durables, équitables et empreints de justice sociale, du local au global qui puisse nourrir la population mondiale dans le respect et la préservation de l’environnement et de la biodiversité.
La volonté de rendre leurs lettres de dignité aux agriculteurs, c’est-à-dire l’accès à la terre et à l’alimentation, conformément à la Déclaration des Nations-Unies pour les droits des paysans.
La compréhension du terrain, génératrice d’une approche éthique de la justice sociale, y compris la contribution à l’élaboration et à la mise en œuvre de normes morales et juridiques nationales et internationales ;
Le renforcement mutuel des sociétés civiles du Nord et du Sud pour être acteurs de la transition par l’économie sociale et solidaire.
Le défi alimentaire des paysans est bien connu : comment nourrir l’humanité en ménageant la planète et ses ressources ? Face à ce challenge, les ONG sont au premier rang. Gardiennes de la justice sociale, elles sont les observatrices et actrices des transformations actuelles et futures. Citoyennes parmi les citoyens, les ONGs et SOS Faim se veulent passeuses de mondes.
Découvrez en détail ce travail de prospective réalisé par SOS Faim.
Cet article est tiré du Supporterres n°16 « Mieux produire, mieux se nourrir. Pour des systèmes alimentaires durables. »