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30 mars 2022

TROUVER DE NOUVEAUX DÉBOUCHÉS POUR DÉVELOPPER SES VENTES

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Qu’ils.elles soient seul.e.s ou appuyé.e.s par une organisation paysanne, les petit.e.s producteur.trice.s peuvent recourir à différents outils pour améliorer la commercialisation de leurs produits et ainsi développer leurs ventes. Trois partenaires témoignent de leurs stratégies.

Roxana Cayo 600x600 1 - : TROUVER DE NOUVEAUX DÉBOUCHÉS POUR DÉVELOPPER SES VENTES

ROXANA CAYO

Artisane et coordinatrice d’un réseau d’organisations d’artisanes en Bolivie

ADAPTATION, NUMÉRISATION ET INNOVATION

Les nouvelles formes de commercialisation sont un moyen de rendre les organisations plus autonomes. Le bras économique du réseau OEPAIC, avec la société Integrarte commercialisant des produits artisanaux, se concentre sur le renforcement économique, tandis que le réseau lui-même a un objectif social.

En réponse à la pandémie, des microprojets mis en œuvre par les unités productives ont contribué à l’autoconsommation d’aliments sains dans les familles d’artisanes. Notre réseau s’est toujours concentré sur l’artisanat, mais l’urgence pandémique oblige à prioriser l’artisane avant le produit.

La paralysie du secteur touristique et l’annulation des événements commerciaux nous ont poussé vers la numérisation, grâce au soutien de partenaires. En même temps, des ateliers d’innovation ont visé à rajeunir les lignes de production et à revenir aux techniques artisanales pour réactiver le marché local.

Les canaux de commercialisation tels que la boutique virtuelle ARTE&IDENTIDAD ont été consolidés. Cette initiative signifiait un positionnement de la marque collective qui transmet des messages de vie et de paix, revalorisant l’identité culturelle en harmonie avec l’environnement.

Les réseaux sociaux, où les jeunes de la communauté ont joué un rôle clé, complètent l’interaction virtuelle, augmentant la confiance des artisanes face aux ventes.


Oumarou Coulibaly 2 534x600 1 - : TROUVER DE NOUVEAUX DÉBOUCHÉS POUR DÉVELOPPER SES VENTES

OUMAROU COULIBALY

Chef d’un projet de dynamisation des filières maïs, arachide et manioc dans la région du Centre-Est au Burkina Faso.

CONTRACTUALISATION ET COMMERCIALISATION GROUPÉE

Nous avons mis en pratique un modèle d’agriculture contractuelle qui permet aux producteurs de pallier deux
problèmes majeurs : l’accès aux intrants de qualité et la commercialisation de leurs produits.

Cela nous a amenés à identifier un fournisseur d’intrants et une banque qui vient comme catalyseur du dispositif dont le but est de financer les intrants. Les acheteurs, quant à eux, discutent en amont de la production d’un certain nombre de conditions telles que le prix, la qualité, les modalités de paiement ou encore le lieu de livraison et signent des contrats de production avec les producteurs pour récupérer, à la récolte, la quantité de produits correspondante aux crédits intrants alloués.

Ainsi, ce mécanisme permet aux producteurs de valoriser et écouler leurs produits aisément, tout en leur permettant également d’obtenir des intrants de bonne qualité à crédit pour la production.

La meilleure stratégie de commercialisation des produits agricoles est la commercialisation groupée qui permet entre autres de fixer le prix d’achat des produits agricoles par les producteurs eux-mêmes à travers leur comité de commercialisation mis en place, d’obtenir un meilleur accès à des débouchés plus rémunérateurs pour tous les membres et de conclure d’importants contrats.


Narcisa Quispe 600x450 1 - : TROUVER DE NOUVEAUX DÉBOUCHÉS POUR DÉVELOPPER SES VENTES

NARCISA QUISPE

Éleveuse de cuyes, membre de l’association des éleveuses de petits animaux de la communauté de Sayhua au Pérou.

ACHATS LOCAUX ET DIVERSIFICATION

Nous commercialisons des cuyes (cochons d’inde ou cobayes) sous forme « pelée », c’est-à-dire tués, vidés et sans peau, donc prêts à cuire mais aussi des petits pour l’élevage. Chaque membre a sa propre infrastructure d’élevage avec environ 200 à 250 cuyes.

Nous avons des accords avec des restaurants et hôtels de la zone touristique de Lamay et nous leur fournissons sur commande. Les restaurants nous payent comptant de 20 à 25$ par cuy moyen (+/-700g). Mais cela n’est pas très rentable car les cuyes mangent essentiellement de l’herbe et nous n’en avons pas toujours assez, il nous faut donc compléter avec des aliments pour animaux. Les ventes aux hôtels sont plus avantageuses car elles se font sur facture à un meilleur prix (environ 40 $/kg) et au poids plutôt qu’à la pièce. Cependant, la pandémie a beaucoup affecté le tourisme et nous n’avons plus de commande des hôtels en ce moment.

Je vendais aussi des plats préparés au marché de Lamay, c’était encore le plus intéressant financièrement avec un prix de 30 à 45 $ le plat selon la taille du cuy. Mais là aussi, avec la pandémie, le marché s’est arrêté et je ne peux plus vendre. A l’avenir, je veux maintenant me lancer dans l’élevage de truites pour les revendre au marché. Car nous sommes dans une zone aquatique où il est possible de faire de la pisciculture. ».

Rédaction: Joseph Etienne Kolié et Julia Gallardo Gomez pour le Supporterres « Vendre à prix juste »

 

POUR EN SAVOIR PLUS

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