De l’agriculture à l’alimentation : le lien rompu ?

Ce que nous mangeons révèle ce que nous sommes, ce que nous aimons, ce que nous  avons appris à aimer au sein d’une culture, d’une famille, d’une zone géographique, ce qui nous est accessible sur un marché, en fonction de nos finances, de nos envies, de nos territoires. Mais notre façon de manger peut aussi contribuer à renforcer un système alimentaire plutôt qu’un autre. Car derrière chaque aliment, même les plus emballés, les plus transformés, dans les plus grands magasins, il y a de l’agriculture et des personnes qui ont veillé la croissance des végétaux ou des animaux à des fins nourricières.

Il y a une multitude de manière de faire de l’agriculture, avec des priorités et des visions différentes de ce que doit être la profession de nourricier ou nourricière. Le secteur  alimentaire est devenu si puissant économiquement au fil des siècles, notamment en stimulant de nombreuses activités parallèles, telle que la transformation, l’emballage, la publicité, qu’on en oublierait presque qu’à la base on produit des denrées pour se nourrir. Et avec cela, on semble négliger le fait que manger doit conduire à être en bonne santé avant tout. Progressivement, le terme « consommateur mondial » s’est imposé au détriment des interactions entre « mangeurs » et « agriculteurs » sur des petits territoires.

Nous allons découvrir dans ce nouveau numéro du Supporterres des acteurs et actrices animé.e.s par la volonté de reconnecter l’acte de manger au territoire qui produit les denrées et aux personnes qui en prennent soin. En mettant au centre l’importance de faire se rencontrer mangeurs et producteurs, d’avoir mieux connaissance de ce qu’il y a dans et derrière nos assiettes et d’avoir mieux conscience des savoirs et des saveurs. Dans ce numéro, à travers différentes initiatives ou réalités dans des pays partenaires de SOS Faim, nous allons pouvoir imaginer comment penser en « système » la question agricole durable. Un système où les uns produisent sur un territoire, pour répondre aux besoins des autres sur le même territoire.

Tout cela pour tenter de mieux saisir comment question agricole, manières de produire et
encouragement à des systèmes durables et justes, nous concerne absolument tous et
toutes, car nous en dépendons, pour notre santé, notre environnement et nos papilles.

Rédigé par Adèle Funes, Rédactrice du Supporterres.