14 février 2025
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L’élevage de bétail représente 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, et la consommation de viande ne fait qu’augmenter mondialement. Cette augmentation est notamment dû à un élargissement de la classe moyenne, pour qui la viande devient plus accessible. En Belgique, même si celle-ci a diminué depuis les années 1980, on continue de manger trop de viande par rapport aux recommandations nutritionnelles. La FAO, par exemple, conseille de manger maximum 100g de viande par jour. Les Belges en consomment entre 115 et 140g par jour.
On estime que pour produire 1kg de boeuf, il faut 13 500 L d’eau tandis qu’il en faut 4 600 pour la production de porc et 4 100 pour le poulet. Cette eau est majoritairement utilisée pour cultiver la nourriture des animaux. De plus, près de 80% des terres agricoles mondiales sont consacrées à la production de viande. Ce chiffre englobe les terres utilisées pour le pâturage mais aussi toutes celles qui servent à cultiver des céréales et légumineuses qui nourriront les bêtes plutôt que l’humain directement.
En Wallonie, le pâturage est encore fortement pratiqué. Cela permet de dégager moins de gaz à effet de serre en limitant l’import des céréales. On note que 30% des calories utilisées mondialement pour produire sont utilisées pour la viande. En réduisant l’offre de viande, on pourrait réduire la pression sur les ressources essentielles que sont l’eau et les terres. Manger moins de viande, c’est aussi se tourner vers d’autres produits tels que les légumineuses pouvant être valorisés par l’agriculture familiale et ainsi soutenir des chaines de valeur plus durables.
Manger de la viande issue de petits élevages permet aussi de renforcer le lien social entre producteurs et consommateurs. Cela favorise la rencontre avec le producteur et certaines garanties sur la qualité de la viande (valeur nutritionnelle, fraicheur, transformation plus faible etc.). Ce type d’action peut avoir un fort impact en valorisant les chaines économiques locales. Évidemment « localité » ne rime pas spécialement avec « accessibilité » en termes de coûts, néanmoins, dépenser plus dans une viande plus « propre » nous invite peut-être aussi à en consommer moins, et donc à varier davantage nos régimes.
Il y a différentes pistes pour diminuer notre impact négatif sur le réchauffement climatique ; manger moins de viande en est une. Si tout le monde essayait, on en diminuerait la production, on se tournerait vers d’autres modèles, d’autres régimes et on réduirait in fine drastiquement l’empreinte carbone qui lui est associée.
Rédigé par Erika Faillaci, Volontaire pour le Supporterres « Manger, c’est supporter ! »