14 février 2025
Accord Arizona : des mesures insatisfaisantes pour une agriculture juste et durable
Lire la suite28 juin 2020
Explications de Maria Lourdes Vargas, de l’AOPEB.
Depuis presque vingt ans, diverses initiatives ont tenté de faire approuver la culture des OGM en Bolivie. L’actuel gouvernement de transition reste dans la même ligne. Il a autorisé par décret la pratique de 5 cultures transgéniques. À la suite de pressions de la société civile, un Comité de biosécurité a obtenu un délai de 40 jours pour se prononcer. Explications de Maria Lourdes Vargas, responsable plaidoyer de l’Association des Organisations de Producteurs Écologiques de Bolivie (AOPEB), premier mouvement en faveur d’une agriculture agroécologique en Bolivie et partenaire de SOS Faim.
Maria Vargas : L’un des arguments avancés par les représentants de l’agrobusiness en Bolivie est que nous allons « profiter de la présence de la pandémie », l’idée étant d’augmenter les rendements et les volumes de production, ce qui stimulera le secteur agricole. On n’arrivera pas à atteindre ce qu’en disent leurs promoteurs, d’augmenter la production etc., car ce qui est en jeu, c’est juste l’intérêt des grandes entreprises de pouvoir continuer à générer du profit, et rien d’autre.
MV : Le problème, c’est que les produits transgéniques ne sont disponibles qu’en « package » : non seulement la semence, mais aussi l’ensemble des produits agrochimiques respectifs. Si nous appliquons ces produits, nous attaquons également les micro-organismes. Quand on introduit ce type de semences transgéniques se pose aussi la question des brevets et le risque de perdre la valeur fondamentale de nos semences qui peuvent être contaminées par des transgéniques. C’est fondamental que notre matériel génétique soit préservé.
MV : La culture des OGM n’est pas légale, mais sur le terrain, elle se pratique déjà depuis longtemps. À présent, c’est la tentative de cultiver des maïs et des blés transgéniques qui va vraiment affecter les petits producteurs. Mais au-delà de l’aspect productif, c’est toute la population qui va être affectée en tant que consommateurs. C’est donc bien le problème de tous et pas seulement de producteurs.
MV : Nous voyons ces temps-ci, que l’agriculture familiale a pu être davantage valorisée. Ne pouvant pas importer autant de produits de l’extérieur, les autorités locales et nationales se sont tournées vers les producteurs locaux. Et qui a répondu à cet appel ? L’agriculture familiale ! C’est un moment de conjoncture dont nous devons profiter pour positionner ce thème avec la population et les autorités.
Propos recueillis par Sabrina Serra
Cet article est réalisé par :