31 octobre 2024
Humundi race 2024
Lire la suite9 avril 2024
La Bolivie se trouve à la croisée de multiples crises : la pandémie, exacerbant les inégalités économiques et la guerre en Ukraine déviant l’attention des enjeux climatiques. Dans ce contexte, les populations les plus vulnérables, notamment les peuples autochtones, subissent de plein fouet les effets du changement climatique, avec des sécheresses, des inondations et la perte de biodiversité. La Plataforma Boliviana Frente al Cambio Climático (PBFCC) se positionne comme un acteur crucial dans la défense de l’environnement et des droits humains, œuvrant pour sensibiliser, agir et influencer les politiques dans un pays où la polarisation politique et les tensions sociales persistent.
Créée en 2009, la PBFCC est un réseau national composé de 49 organisations sociales et institutions de la société civile parmi lesquelles le Centre de Recherche et de Documentation sur l’Amérique Latine (CEDLA), qui contribue à renforcer l’action politique des travailleurs urbains et ruraux, le Conseil National de l’Alliance des Femmes Autochtones de la Bolivie (CNAMIB), qui représente et articule les femmes autochtones de différentes régions de La Bolivie ou encore la Coordinadora Andina de Organizaciones Indígenas (CAOI), une instance de coordination des organisations indigènes andines de plusieurs pays d’Amérique du Sud.
Son objectif principal : contribuer à la défense de la Mère Terre et des droits humains, économiques, sociaux et environnementaux des peuples indigènes, des femmes, des jeunes et de la société bolivienne dans son ensemble. À travers une vision de justice climatique et d’équité de genre, la PBFCC s’efforce de répondre au défi urgent de la crise climatique.
« La Madre Tierra puede vivir sin la humanidad, pero nosotros no podemos vivir sin ella »
« La Terre nourricière peut vivre sans l’humanité, mais nous ne pouvons pas vivre sans elle »
La PBFCC s’engage sur trois fronts majeurs pour répondre aux défis du changement climatique et de l’extractivisme :
La PBFCC vise à approfondir la compréhension des liens entre le changement climatique, les activités extractives et leurs impacts sur les populations et l’environnement et à réduire la vulnérabilité des communautés face à ces enjeux.
En effet, l’extractivisme qui désigne l’exploitation intensive des ressources naturelles est directement lié au changement climatique car il contribue à l’émission de gaz à effet de serre et à la déforestation, avec des
conséquences néfastes pour l’environnement et les communautés locales.
La PBFCC renforce également les capacités des communautés et de la société civile confrontées aux impacts du changement climatique et des activités extractives. Elle s’efforce également de défendre les droits territoriaux et individuels des communautés locales et des défenseurs.euses des droits. En avril 2019, par exemple, elle a organisé le « Sommet pour la Nature, les Territoires et la Vie » proclamant que « Los sufrimientos de los pueblos indígenas son de nosotros » « les souffrances des peuples indigènes sont nos souffrances ». Celui-ci a abouti à la création d’un agenda propre aux organisations et aux peuples indigènes pour protéger leurs terres ancestrales menacées par l’extractivisme et le changement climatique. Les participant.e.s réuni.e.s par la Coordinadora Nacional en Defensa de los Territorios, ont souligné l’importance de l’unité afin d’éviter la destruction progressive des territoires. Ils.elles ont également rappelé que de nombreuses revendications de titulaires collectives de terres
lancées après la Première Marche Indigène en 1990 sont encore en attente, sans action concrète pour soutenir les peuples autochtones.
Cette ligne d’action vise à soutenir les initiatives locales et à petite échelle qui proposent des alternatives aux modèles extractifs et polluants. Elle encourage les pratiques durables et les projets qui favorisent la résilience des communautés et la préservation de l’environnement. Les cuisinières solaires offertes aux familles en Amazonie en sont une illustration parfaite. Non seulement elles permettent aux communautés d’économiser de l’argent mais elles contribuent également à réduire les émissions de dioxyde de carbone (CO 2).
La PBFCC sensibilise par ailleurs les populations urbaines et rurales notamment, à travers des discussions communautaires. Elle a réalisé également trois campagnes médiatiques : la première, « Agricultura familiar, Futuro sostenible », promeut la durabilité agricole et soutient l’autonomie des producteurs. La deuxième s’inscrit dans la Campaña Internacional Reclaim Power, combattant les méga- projets environnementaux nocifs. Enfin, la troisième campagne en cours, « Tu Plato Tu Planeta », encourage une alimentation respectueuse du climat en mettant en lumière les impacts néfastes du modèle alimentaire industriel sur le climat et les communautés.
Rédactrice : Colline Saintrapt
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