14 février 2025
Accord Arizona : des mesures insatisfaisantes pour une agriculture juste et durable
Lire la suite6 juin 2018
Le collège des jeunes a été créé en juillet 2012 après un long processus de réflexion du CNCR (Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux), organisation nationale partenaire de SOS Faim au Sénégal. Cette structure constitue un espace de concertation, de réflexion, d’échange d’expériences et de propositions dédié aux jeunes au sein du CNCR en vue de mieux prendre en compte leurs préoccupations.
Le collège est composé de membres issus des 28 fédérations membres du CNCR. Il bénéficie de l’appui technique, matériel et financier du CNCR.
Pour ce qui est du profil des membres, ils sont âgés de 20 à 39 ans et plus de 60% sont des femmes. Le niveau d’étude varie du primaire à l’universitaire.
Le collège s’est donné pour mission de contribuer à l’émancipation des jeunes. Pour ce faire, il vise une meilleure participation au sein des cercles de discussion et de décisions qui peuvent avoir une incidence sur leur contexte.
Concrètement, le collège travaille à quatre niveaux :
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Président du collège des jeunes du CNCR, Papis a 34 ans. Avant de développer sa ferme avicole située en périphérie de Dakar, il a tenté sa chance en Europe. Déçu de ses expériences en Italie et au Portugal, il rentre au pays pour s’engager pleinement dans la filière avicole.
Aujourd’hui, Papis produit 24 000 poulets de chair et plus de 3,4 millions d’œufs par an. Au-delà de la filière avicole, il est convaincu du potentiel agricole que recèle son pays :
« Dans le marché agricole, il reste beaucoup à faire. Pour moi, il n’est exploité qu’au dixième de sa capacité. La demande croît d’année en année. De 2005 à 2012, le Sénégal a quintuplé sa capacité de production de poussins. »
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Le collège propose aux membres des programmes de renforcement de capacités. Un centre incubateur en métiers avicoles durables en milieu péri-urbain et rural a été développé. Ce centre vise à favoriser le développement de l’aviculture, durable par la formation de jeunes entrepreneurs. Ce public, identifié comme vulnérable, fait l’objet d’une attention particulière de la part du CNCR qui lui fournit un appui technique et financier.
Le centre propose un programme de formation de 45 jours sur les techniques de production et la réalisation de plans d’affaires. A l’issue de la formation, les participants travaillent sur des plans d’affaires pour détailler leurs besoins en financement. Trente-huit projets ont été retenus et soutenus via des chèques de financement à hauteur de 270.000 FCFA (411,61 €) jusqu’à 1 million de FCFA (1524,49 €).
Au niveau technique, le CNCR facilite la capitalisation de savoirs et savoir-faire entre les membres. A ce titre, le centre est aussi un espace d’expérimentation qui leur permet de bénéficier d’un espace physique et de l’équipement nécessaire pour mener à bien leur activité d’élevage.
« Entre 2000 et 2005, quand les frontières étaient ouvertes et que les importations inondaient le marché, 75% des fermes avicoles ont disparu » selon Gora Faye (membre de la Fédération des acteurs de la filière avicole (FAFA)).
En 2005, suite aux menaces sanitaires de grippe aviaire, le Sénégal ferme ses portes aux importations de poulet. Cette mesure temporaire est jusqu’ici maintenue mais les pressions internationales exercées par l’OMC et les Accords de Partenariat Economique la menacent fortement. La fermeture des frontières a permis un beau développement de la filière au vu des chiffres communiqués en 2016 par les acteurs de la filière.
Quel espace de souveraineté pour le Sénégal afin de poursuivre la défense d’une filière stratégique ? La question a été débattue lors du « Week-end du poulet ».
Rédaction : Mireille MIZERO, bénévole
Cet article est tiré du Supporterres n°4 de juin 2018 « Jeune & agriculteur : une équation possible ? ». Pour en savoir plus, découvrez le numéro complet.