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Les systèmes participatifs de garantie (SPG) permettent de réconcilier les besoins et préoccupation parfois très différents des producteurs.trices et des consommateurs.trices par rapport à la durabilité de l’agriculture. Les SPG permettent de certifier la qualité et la durabilité des pratiques agricoles. Comment ? Un SPG est basé sur une participation active de tous les acteurs concernés sur une base de confiance et d’échanges : ce que le système garantit est défini par ses propres acteurs, selon les conditions et les besoins locaux, à travers un processus participatif.
Prenons l’exemple de la Bolivie : depuis 2009, l’AOPEB met en place un SPG agroécologique. Dans un contexte où les certifications écologiques ne touchent que les produits dédiés à l’exportation, « le SPG certifie la durabilité de toute la ferme des petits producteurs, afin de faire connaître la valeur de leurs pratiques sur les marchés locaux », explique Edgar Alanoca, chargé de projets à l’AOPEB. « Le but est de promouvoir un rapprochement entre producteurs et consommateurs à travers un processus de confiance, de transparence et de soutien ». La reconnaissance des produits écologiques par les grandes entreprises permet certainement une visibilité des questions durables « mais il manque la dimension de la souveraineté », ce que permet le SPG.
Comment se fait, en pratique, la certification ? « Quand un.e producteur.trice veut certifier sa ferme sous le SPG, une équipe d´évaluateurs locaux va sur le terrain et élabore, en concertation avec les producteurs.trices, un plan de transition vers la durabilité sur la base d’un compromis, des principes de la charte et des conditions initiales de l’exploitation ».
En Bolivie, l’AOPEB a été pionnière dans l’institutionnalisation à échelle nationale, inspirant également des expériences similaires au Pérou et au Brésil : « Depuis 2012 il y a une norme technique nationale SPG qui reconnaît leur valeur », explique Edgar Alanoca. En outre, « partout en Bolivie, des gouvernements municipaux peuvent être intermédiaires les SPG, créant des systèmes qui peuvent impliquer jusqu’à 400 petits producteurs ».
Quelle évolution pour les SPG ? « Augmenter la visibilité de l’agriculture biologique chez les consommateurs est désormais un des principaux leviers d’action. À travers l’AOPEB, les producteurs.trices sont aussi des acteurs politiques. Le contexte de crise sanitaire permet, en plus, de montrer que l’agriculture familiale et biologique est consciente de la santé de la population et de la Terre. »
Rédactrice : Julia Gallardo Gómez
Cet article est tiré du Supporterres n°16 « Mieux produire, mieux se nourrir. Pour des systèmes alimentaires durables. »