17 juin 2025
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Du 25 au 28 mars 2025, la 2ᵉ Conférence d’Afrique de l’Est sur l’agroécologie s’est tenue à Nairobi, au Kenya. Organisé par Biovision Africa Trust, cet événement majeur a réuni plus de 800 participants venus de 42 pays, autour d’un thème central : Renforcer la transformation des systèmes agroalimentaires pour la résilience, la durabilité et le développement socio-économique.
Cette conférence a confirmé une dynamique claire : l’agroécologie suscite un intérêt croissant, tant à l’échelle régionale que mondiale. De nombreuses organisations – y compris des ONG internationales auparavant engagées dans des modèles agricoles conventionnels – rejoignent aujourd’hui le mouvement agroécologique.
Parmi les participants figurait notre équipe, représentée par Stella Lutalo (Humundi Ouganda) et Sorsa Debela, (Humundi Éthiopie). Leur présence a permis de porter la voix de notre organisation dans les sessions plénières, les événements parallèles, et les rencontres bilatérales. Ils y ont exploré les avancées en matière de recherche, de politiques publiques et de recherche de financements.
Humundi a soutenu la participation de six partenaires clés : AFSA, PELUM Uganda, ESAFF Uganda, KRC Uganda, MELCA et PELUM Ethiopia. Ces organisations ont animé des événements parallèles, tenu des stands d’exposition et pris part aux discussions centrales, notamment autour de la sécurité alimentaire, de la santé des sols, du rôle des femmes et des jeunes dans la transition agroécologique, ainsi que des enjeux de financement pour des systèmes agricoles durables.
Des avancées prometteuses, mais encore des défis
Parmi les éléments marquants relevés par notre collaboratrice Stella Lutalo :
Sorsa Debela (Humundi Éthiopie) :
« Ce qui m’a le plus marqué, c’est la diversité des profils réunis – praticiens, chercheurs et décideurs politiques – qui ont pu échanger ouvertement sur les moyens de bâtir ensemble un système alimentaire durable. C’est, à mes yeux, l’un des grands succès de cette conférence. Elle m’a confirmé que la transition agroécologique, loin d’être marginale, est en train de s’imposer comme une réponse crédible et porteuse d’avenir. ».
Stella Lutalo (Humundi Ouganda) complète :
« La conférence a également offert un espace pour inspirer l’action des gouvernements afin de créer des environnements politiques favorables à l’agroécologie ».
Cependant, certains défis demeurent.
Les efforts visant à sensibiliser les consommateurs et à promouvoir une consommation agroécologique restent limités. Or, un changement d’attitude de la part du grand public pourrait ouvrir la voie à des marchés élargis, une meilleure rentabilité et une augmentation de la production agroécologique.
La question du financement a suscité, quant à elle, de vives préoccupations. La diminution de l’aide au développement pèse sur les ressources disponibles pour soutenir la transition agroécologique. Malgré l’existence de fonds dédiés, comme l’Agroecology Fund, il est nécessaire de renforcer les engagements des États et des fondations pour garantir une soutenabilité financière à long terme.
Sorsa Debela insiste sur ce point : « La question des ressources est centrale. Face au recul de l’aide internationale, nous devons renforcer les leviers locaux : encourager les gouvernements à allouer des budgets spécifiques, mobiliser les marchés publics pour soutenir l’agroécologie, ou encore valoriser les produits agroécologiques auprès des consommateurs. La conférence a mis en lumière ces pistes, même si leur mise en œuvre reste complexe. ».
En clôture, une Déclaration d’appel à l’action a été adoptée. Elle s’adresse aux Nations unies, à l’Union Africaine, aux États membres, aux partenaires du développement, aux acteurs privés, aux chercheurs, aux organisations de la société civile et aux agriculteurs. L’appel insiste sur cinq priorités : la recherche et l’innovation, l’élaboration de politiques et de programmes, le développement de partenariats et des capacités, le commerce équitable, et la mobilisation de financements.
« La conférence sur l’agroécologie m’a permis de me connecter à une diversité d’acteurs, de sentir une solidarité autour d’une cause commune, d’apprendre, de m’interroger sur les défis à venir et de repartir avec une énergie renouvelée pour faire avancer l’agroécologie. ». Stella Lutalo.
Un sentiment partagé par Sorsa Debela :
« Ce fut une véritable opportunité d’apprentissage, nourrie par les expériences venues de toute la région. Cela m’a donné l’espoir que la transition agroécologique – fondée sur les savoirs locaux, la résilience et la justice sociale – finira par l’emporter sur les modèles agricoles industriels dépendants d’intrants externes. ».
Qu’est-ce que l’agroécologie ?
L’agroécologie est une approche holistique de l’agriculture qui combine savoirs paysans, sciences écologiques et principes sociaux pour construire des systèmes alimentaires durables, équitables et résilients.
Pourquoi l’agroécologie est-elle importante en Afrique de l’Est ?
Elle offre des réponses concrètes aux défis liés au changement climatique, à la dégradation des sols, à la sécurité alimentaire et à la pauvreté rurale, en s’appuyant sur les ressources locales et les dynamiques communautaires.
Quels sont les pays d’Afrique de l’Est ayant adopté une stratégie nationale d’agroécologie ?
À ce jour, le Kenya et la Tanzanie ont adopté leurs stratégies, tandis que l’Ouganda est sur le point d’officialiser la sienne.
Quels sont les freins à la transition agroécologique ?
Le manque de financements durables, les moyens limités pour sensibiliser les consommateurs et des politiques publiques encore trop favorables à l’agriculture industrielle représentent les principaux obstacles.
Comment Humundi soutient-il l’agroécologie ?
En renforçant les capacités des partenaires locaux, en soutenant la recherche, en plaidant pour des politiques favorables et en accompagnant les agriculteurs et les agricultrices dans leur transition. Découvrez-en plus sur nos actions en faveur de l’agroécologie dans le monde.