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9 avril 2024

Avec la Déclaration de Glasgow, l’engagement des autorités locales pour des politiques alimentaires durables

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La déclaration de Glasgow sur l’alimentation et le climat, signée lors de la COP26 en 2021, rassemble à ce jour 120 autorités locales et régionales réparties dans 40 pays du monde, dont quatre villes belges (Liège, Gand, Bruges et Louvain), Bobo Dioulasso au Burkina Faso ou encore São Paulo au Brésil. L’objectif de cet engagement est clair : répondre à l’urgence climatique en adoptant des politiques alimentaires durables, tout en appelant les gouvernements nationaux à agir. Les systèmes alimentaires étant responsables d’un tiers des émissions de gaz à effet de serre, il est nécessaire de placer leur réforme au premier plan dans le débat climatique afin de respecter l’Accord de Paris.

Quelles sont les promesses ?

Les signataires de la Déclaration s’engagent à mettre en place des politiques alimentaires intégrées. De quoi s’agit-il ? De mettre autour de la table l’ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire, de la production à la consommation, pour décider ensemble de ce qu’on veut mettre dans nos assiettes.

Les agriculteurs.trices, les associations ou encore les autorités locales auront leur mot à dire dans les décisions politiques alimentaires et collaboreront ensemble afin d’améliorer notre façon de produire et de consommer. Mais l’appel s’étend également aux gouvernements nationaux, invités à joindre leurs forces pour harmoniser nos systèmes alimentaires à tous les niveaux de gouvernance.

Dans la course au changement climatique, une priorité est accordée à la réduction des émissions de gaz à effet de serre des systèmes alimentaires urbains et régionaux, alignée sur les objectifs de l’Accord de Paris et des Objectifs de Développement Durable. Ces émissions ont en effet des conséquences désastreuses : dégradation de l’environnement, inégalités socio-économiques, problèmes de santé publique et insécurité alimentaire.

Concrètement…

En Belgique, à titre d’exemple, la ville de Liège a développé des initiatives pour réduire les déchets alimentaires et soutenir les producteurs.trices locaux.ales. Nous avons interpellé l’échevin Forêt, responsable de la transition écologique à Liège qui nous a présenté 6 actions concrètes :

  • mise à disposition de parcelles urbaines pour des petit.e.s producteurs.trices, soutenant ainsi la production alimentaire locale et durable.
  • 3 500 repas scolaires sont plus durables, locaux et biologiques et avec moins de gaspillage.
  • mise en place d’une coordination inter-échevinat notamment pour faire connaître les initiatives, les faire évoluer et rayonner.
  • temps fort de la ville autour du festival Nourrir Liège, coordonné par la Ceinture Aliment-Terre Liégeoise (CATL).
  • création et développement du pôle circuit-court.
  • création d’un Conseil Politique Alimentaire (CPA) qui inclut les communautés rurales aux alentours de la ville pour rapprocher les différentes réalités vécues et renforcer les liens entre les zones rurales et urbaines.

Autre initiative : la ville s’engage à élaborer des politiques alimentaires participatives, en collaborant avec la CATL pour créer la Maison de l’Alimentation durable et inclusive de Liège (MAdiL), un centre dédié à la coordination entre la ville et ses habitant.e.s pour une transition écologique. La ville coopère également avec des acteurs externes tels que Milan Urban Food Policy Pact (MUFPP) et URBACT pour tirer parti de l’expertise d’autres villes. L’échevin nous explique en effet que la réussite de la ville repose sur la collaboration de différentes disciplines et le travail coordonné des parties prenantes afin d’atteindre des objectifs communs.

les défis des actions locales face à l’inertie gouvernementale

Les progrès vers une alimentation durable sont réels mais les défis persistent. Des réglementations complexes et parfois contradictoires compliquent la donne et le soutien des gouvernements nationaux et internationaux reste timide. Les collectivités locales, malgré leur volonté, se heurtent à de multiples obstacles : ressources financières limitées, pouvoir politique restreint, manque de soutien et une dépendance aux systèmes alimentaires industrialisés.

Au cœur des initiatives dans le domaine de l’alimentation, les collectivités locales se distinguent souvent. De la réduction des déchets alimentaires à la promotion d’une alimentation saine en passant par le développement d’infrastructures agricoles durables, ces actions s’inscrivent dans une dynamique de changement concret.

Face aux lacunes des systèmes alimentaires mondiaux, une question se pose : faudrait-il renforcer les pouvoirs des niveaux locaux pour élaborer des solutions plus efficaces ?

Rédactrices : Ornella Brasseur et Nastasja Marchal

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