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10 décembre 2017

Gérer les crises alimentaires récurrentes au Sahel : l’exemple du Burkina Faso

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La Fédération Nationale des Groupements NAAM, une organisation de producteurs/paysans du Burkina Faso, a initié début 2000 un programme de relance des Greniers de Sécurité Alimentaire (GSA). Une étude de l’Université de Namur confirme son impact positif sur la sécurité alimentaire des populations du Nord du pays.

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Un grenier de sécurité alimentaire stocke dans le village où il est implanté des céréales et d’autres produits alimentaires de base afin de les rendre disponibles à un moment où l’offre locale est habituellement déficiente. Plus de 400 GSA sont aujourd’hui déployés dans la région, au bénéfice de plus de 300 000 personnes.

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SOS FAIM collabore depuis la première heure au plan de relance des GSA. Ce travail continue aujourd’hui grâce à l’appui financier et technique apporté à la coopérative Viim Baoré, notre partenaire au Burkina en charge de la coordination du programme d’appui aux GSA.

 

L’étude menée par le CRED (Centre for Research and Economics of Development) sur l’impact des GSA confirme l’amélioration de l’état nutritionnel des populations bénéficiaires. Les deux facteurs qui expliquent ce succès sont une plus grande facilité d’accès aux denrées et la stabilisation des prix pratiqués sur les marchés locaux.

 

Les GSA diminuent l’impact négatif des années de sécheresse

L’agriculture est la source principale de revenus pour 90% de la population de la région. La saison des pluies (juillet à septembre) conditionne la quantité des récoltes et la disponibilité des denrées pour l’année suivante. En mutualisant les achats de denrées sur les marchés locaux et auprès d’organisations paysannes les GSA assurent des stocks suffisants et à un prix concurrentiel  pour faire face aux pénuries.

 

Acheter plus près et à meilleur prix

La présence d’un GSA dans un village limite les déplacements effectués par la population locale pour l’achat de denrées. Par un effet de concurrence, cela favorise aussi une diminution généralisée des prix pratiqués par les autres acteurs locaux. L’impact positif d’un GSA est donc d’autant plus grand que le village est isolé et la population démunie.

En 2017 la saison des pluies a été une fois de plus déficitaire. Même les zones de production habituellement excédentaires ont été touchées par des attaques de chenilles sur le mil, le sorgho et même le maïs. La cellule d’appui au programme a déjà identifié les sites disposant d’un potentiel de collecte de denrées prioritaires et réservé les fonds de roulement nécessaires à leur achat pour palier au mieux la situation.

 

Rédaction : Claude Hugon, bénévole

EN SAVOIR PLUS

Cet article est tiré du Supporterres n°2 de Décembre 2017 : « Le paradoxe de la faim, produire sans pouvoir se nourrir ». Pour en savoir plus sur ce paradoxe, n’hésitez pas à consulter le numéro complet.

Le paradoxe de la faim