13 mars 2025
JAGROS 2025 : Agir pour une agriculture juste et durable
Lire la suite13 décembre 2017
SOS Faim a décidé d’ancrer son action en zone rurale en Afrique et en Amérique du Sud avec trois axes d’intervention, illustrés ici par des exemples concrets.
La quasi-totalité (98%) des personnes qui souffrent de la faim sont concentrées dans les pays en développement. Ce sont les zones rurales qui sont les plus touchées avec 75% des personnes touchées. Si on pousse l’investigation un cran plus loin, près de la moitié de ceux qui ont faim dans le monde viennent de petites communautés agricoles.
Les producteurs sont rarement consultés par les gouvernements lors de l’élaboration de politiques agricoles. Afin de peser sur les décisions économiques et politiques, certaines organisations paysannes ont choisi de se regrouper autour de la défense d’intérêts communs. C’est notamment le cas du Conseil National de Concertation et de Coopération des Ruraux (CNCR) au Sénégal, une organisation soutenue financièrement par SOS Faim. Par son action au niveau national, elle cherche à sensibiliser le gouvernement aux préoccupations des acteurs ruraux et à encourager la mise en place de politiques agricoles qui leur sont favorables. Dernière action en date : en septembre 2017, le CNCR a initié une rencontre avec des représentants de l’Agence Régionale Agricole en Afrique (ARAA) afin de réfléchir à l’élaboration de programmes d’aide à l’insertion et à l’accompagnement des jeunes agriculteurs en Afrique de l’Ouest. Lors de cet atelier, l’ARAA s’est dite disposée à débloquer une enveloppe de 120.000 euros visant à financer des fermes détenues par de jeunes ruraux.
A un niveau plus local, JIG JAM, organisation paysanne de base (OP) a réussi à infiltrer les conseils ruraux et à faire reconnaître publiquement les périmètres fonciers sur lesquels travaillent les paysans face à la menace de l’accaparement des terres.
Volatilité des prix des produits, risques climatiques, ressources financières limitées, revenus incertains, etc sont autant de freins qui empêchent les producteurs d’accéder à un crédit traditionnel.
C’est à ce niveau qu’intervient le Fonds de Garantie en Amérique Latine (FOGAL). Créé en 2004, à l’initiative de SOS Faim et de deux autres associations, le FOGAL cible les producteurs présents en Bolivie, Equateur et Pérou. En établissant des partenariats à la fois avec des institutions financières et des organisations paysannes, il permet aux agriculteurs de bénéficier de services financiers adéquats, tout en garantissant les crédits octroyés. En 2014, le FOGAL avait déjà accordé son aide à une centaine d’associations de producteurs.
En Bolivie, l’AOPEB (l’Association des Organisations de Producteurs Biologiques de Bolivie) a mis en place des champs écoles pour partager et socialiser avec ses membres des pratiques agroécologiques. En plus de ces espaces de formation, elle propose un accompagnement technique sur l’exploitation de ses membres.
Au niveau de la commercialisation, la coopérative CCCH cible son action sur la transformation et le conditionnement de céréales. Grâce à la qualité de la production de ses membres, elle s’est imposée lors d’un appel d’offre national organisé par l’état péruvien et écoule désormais sa production dans le cadre du programme alimentaire scolaire Qali Warma.
Rédaction : Inès Dupin
Cet article est tiré du Supporterres n°2 de Décembre 2017 : « Le paradoxe de la faim, produire sans pouvoir se nourrir ». Pour en savoir plus sur ce paradoxe, n’hésitez pas à consulter le numéro complet.
Découvrez aussi la vidéo « Le défi de Ndioufa » sur la sécurisation des périmètres fonciers avec JIG JAM.
Lisez également sur le sujet le Zoom Microfinance de décembre 2016 : « 13 éclairages pour comprendre le financement rural et agricole ».
Lisez, enfin, le Dynamiques Paysannes de février 2017 : « L’agroécologie, un modèle qui tient la route »